Robert Indiana était le dernier des Mohicans représentant le célèbre mouvement d’art populaire, aux côtés d’Andy Warhol et Roy Lichtenstein, princes du Pop Art. Il a tiré sa révérence au mois de mai dernier, nous laissant en héritage cette déclaration d’amour universelle. Une sculpture créée en 1970 et installée pour la première fois à Philadelphie, avant d’être dupliquée aux quatre coins des rues de la planète, de New York à Shanghai. Plus près de nous, un exemplaire est visible à la Fondation Pierre Gianadda, à Martigny en Suisse.
Le Pop Art, né dans les années 50 en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, vaste opération de rejet de l’art dominant et élitiste de l’époque, ou expression politique d’artistes en réelle opposition avec une société d’hyper-consommation naissante ?
« Populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, spirituel, sexy, plein d’astuces, fascinant et qui rapporte gros », la définition du peintre anglais Hamilton semble sans appel.
S’appuyant sur les codes de la réclame – et encore aujourd’hui présents dans les cahiers de tendances des publicitaires -, avec des aplats de couleurs vives, des logos et des traitements graphiques d’un nouveau genre, empruntés aussi à la bande dessinée et à la science-fiction, les princes du Pop Art ont secoué une Amérique emplie de certitudes.
« Je suis un peintre américain de signes. Je fais partie des jeunes peintres qui se sont tournés vers des sources triviales : Coca-Cola, sodas, supermarchés, panneaux d’autoroute. Ils sont avides de regards. Ils éclatent (« they pop ») ». Robert Indiana