Un « rendez-vous » new-yorkais à Genève

Le premier jour de mon premier Salon du livre à Genève a commencé par une rencontre. Parce que les livres sont autant de prétextes pour découvrir des univers inconnus, des personnalités atypiques et des époques révolues ou fictionnelles, jeudi, je me suis laissée porter par mon instinct de lectrice.

Deux noms inscrits sur le programme de La Gazette du 32e Salon du livre de Genève : Alex Katz par Stéphane Zaech. Deux noms qui m’étaient alors étrangers mais qui ont immédiatement éveillé ma curiosité. Direction le pavillon New York. 12h30 – 13h15.

New York, ses clichés de cartes postales, du Yellow cab au mini King Kong tentant de dominer la ville au pied de l’Empire State Building, rien ne laissait présager de la teneur de cette conférence. Seul indice, trônant sur un bloc de béton brut, dans une ambiance « street art », le portrait d’Alex Katz en couverture d’un livre de la collection suisse art&fiction au slogan évocateur : « Le poche qui brasse de l’art ».

Alex Katz, une présence, un regard, à la fois sombre et bienveillant, une « gueule » et une élégance d’acteur hollywoodien d’un autre temps.

Eh bien, contre toute attente, jeudi, au Salon du livre de Genève, j’ai « rencontré » un artiste peintre new-yorkais de nonante ans.

SalondulivreZaech

Á travers le prisme de Stéphane Zaech, lui-même artiste peintre, vivant et travaillant à Montreux, je me suis laissée embarquer dans le New York des années 50. De la genèse du livre aux anecdotes croustillantes sur Alex Katz, Stéphane Zaech s’est mué en conteur passionné par l’homme et par l’artiste.

Alex Katz est né à Brooklyn en 1927. D’origine russe, il grandit dans une famille ouverte d’esprit, qui l’encourage sans réserve à devenir artiste plutôt que médecin ou avocat. Suffisamment rare – à l’époque comme aujourd’hui – pour être souligné ! Alex Katz commence sa carrière comme assistant d’un peintre de fresques murales décoratives, dans une période, les années 50, où même les panneaux publicitaires étaient peints comme des œuvres d’art. Stéphane Zaech nous apprend ainsi que la peinture new-yorkaise se devait d’avoir des qualités « décoratives » pour susciter l’intérêt, et rien de péjoratif à cela.

Si Alex Katz évolue artistiquement dans la mouvance de Pollock, Rothko, de Kooning ou encore d’Andy Warhol, dont Katz dira presque tendrement « qu’il lui a fait les poches », en lui piquant notamment sa technique des aplats de couleurs, l’artiste préfère se démarquer des autres « pour devenir le premier Katz ».

KATZ Femmes nuesCrédit photo : DR – Bilan.ch

Un pari semble-t-il réussi puisqu’à 90 ans il occupe toujours la scène new-yorkaise, et internationale. Une exposition lui a été consacrée en 2013, par le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, aux côtés de Félix Vallotton. Le point commun entre les deux artistes ? Une peinture figurative stylisée, que l’on a également pu découvrir en 2019 au Musée de l’Orangerie à Paris, à travers la série « Hommage to Monet ».

« J’aime faire une image qui soit si simple que tu ne puisses pas l’éviter, et si compliquée que tu ne puisses pas la comprendre. » Alex Katz

Pour en savoir plus, un livre regroupant 7 interviews, commentées et traduites par Stéphane Zaech : « Alex Katz, interviews ». Éditions art&fiction, collection ShushLarry. Lausanne.

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